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Maurice CLEMENT
(1892-1968)
Horloger-bijoutier et photographe.
Maurice Frédéric Clément est né le 22 septembre 1892 à L’Ile-Bouchard (Indre-et-Loire) où son père était horloger. Bon pour le service, Maurice Clément rejoint en octobre 1913 le 170e régiment d’infanterie. C’est avec le grade caporal qu’il part au front en août 1914. Le mois suivant, il est blessé à la tête. Il est affecté en août 1915 au service auto du 13e régiment d’artillerie. Pas par hasard. Le 23 avril 1912, avant d’avoir fêté ses vingt ans, le service des mines lui avait accordé un certificat d’aptitude à la conduite d’automobiles à pétrole. Après avoir passé près de six ans sous les drapeaux, Maurice Clément est démobilisé le 29 août 1919.
Le 10 février 1923, âgé de 31 ans, il épouse à Tours Georgette Michaud (1895-1957), fille d’un voyageur de commerce. Dans la corbeille de noces, il apporte le fonds de commerce que ses parents lui ont cédé devant notaire le 1er janvier précédent. Dans son magasin, qu’il a dénommé « La Gerbe d’Or », Maurice Clément ne vend pas que des montres et des bijoux. Il propose à ses clients des phonographes, des disques, du matériel d’optique, de la vaisselle, des machines à coudres… et des couronnes mortuaires. A cette époque, les commerçants ne fermaient pas leur boutique à heure fixe. Sachant que « La Gerbe d’Or » était près de l’église, Maurice Clément et son épouse, le soir de Noël, pouvaient servir des clients jusqu’à la messe de minuit.
LE PHOTOGRAPHE : Comme beaucoup d’horlogers-bijoutiers à cette époque, Maurice Clément était aussi photographe. Il faisait le portrait des mariés qui avaient acheté leurs alliances à « La Gerbe d’Or « ; il photographiait les communiants dans la cour du presbytère. Quand un client avait besoin d’une photo d’identité pour son permis de chasse ou son permis de conduire, il posait devant un mur du jardin sur lequel était accroché un fond évoquant un paysage avec des bouleaux. Souvent, après le diner, Maurice Clément s’enfermait dans sa chambre noire. Sa fille Monique née en 1939 allait l’embrasser avant d’aller se coucher. Elle se souvient de « cet endroit inquiétant, presque mystérieux… il y avait les cuves, les pellicules accrochées à des tiges de fer qui pendaient dans des bacs, j’entendais parler de révélateur, fixateur. Il y avait une lumière rouge, les doigts de papa étaient jaunis par les produits qu’il utilisait. Je pouvais toucher à la glaceuse, un appareil légèrement bombé où on installait les photos. En fermant le couvercle, elles se trouvaient emprisonnées sous une toile et on passait un rouleau de bas en haut en déclarant le passage dudit rouleau de gauche à droite. Ensuite un petit massicot faisait des bords dentelés aux photos prêtes… »
Maurice Clément est décédé à L’Ile-Bouchard le 16 mars 1968. Son petit-fils Jacques Lomellini a été horloger et photographe à Sainte-Maure-de-Touraine.
Cette notice doit tout aux souvenirs de Monique Clément qu’elle a retranscrits pour les Archives départementales d’Indre-et-Loire.