Joseph CONTY

(1813-?)
Daguerréotypeur ambulant puis photographe

Dijon côte-do'°

Fils d’un maréchal-ferrant, Joseph Conty est né le 18 février 1813 à Xertigny (Vosges). On ne sait rien de la vie du jeune Vosgien (1) avant qu’il se marie si ce n’est qu’il s’est très tôt (en 1840 ou 1841) intéressé à la technique très complexe du daguerréotype. (2) Quand il s’en sent capable, Joseph Conty devient artiste en Daguerre ambulant. C’est peut-être lors d’une tournée dans le Doubs qu’il rencontre sa future épouse. Le 19 octobre 1850, le maire de Pontarlier célèbre l’union de Joseph Conty, artiste photographe, âgé de 37 ans, domicilié à Xertigny avec Marie Herminie Vorbe, fille d’un officier de douane en retraite. Désormais Madame Conty accompagnera son mari dans ses déplacements professionnels et se formera au métier qu’ils exerceront ensemble. Le couple est de passage à Marnay (Haute-Saône), quand Herminie Conty met au monde le 22 juin 1851 un garçon prénommé Paul Joseph ; l’accouchement a lieu au domicile d’un propriétaire du bourg qui a bien voulu accueillir la parturiente.

DIJON : A la fin de l’année 1852, le couple arrive à Dijon (Côte-d’Or). Dans « L’Union bourguignonne » du 29 décembre, M. Conty informe les Dijonnais qu’il fait des portraits au Daguerréotype depuis 1 Fr 75 C. jusqu’à 7 Fr. « Il est parvenu, par des procédés de son invention à faire ce genre de peinture à des prix d’une modération vraiment fabuleuse, d’une exécution parfaite et d’une ressemblance qui ne laisse rien à désirer ». (3) Le photographe n’avait prévu de rester que peu de temps à Dijon mais il ne semble pas qu’il ait quitté la ville en janvier 1853.

                                     LES VUES STEREOSCOPIQUES.

En décembre 1855, « L’Union bourguignonne » publie une annonce pour la « Photographie de M. et Mme Conty rue Porte-d’Ouche, 13. Dans leur atelier, ils font des portraits sur papier et sur plaque et vendent des vues stéréoscopiques de Dijon et de Lyon ». (4) Beaucoup de changements en deux ans de temps : les Conty continuent à faire des portraits au daguerréotype mais aussi des photographies sur papier ; ils ne sont plus itinérants mais sédentaires ; ils se sont spécialisés dans les vues stéréoscopiques ce qui les distinguent de leurs confrères. « L’Union bourguignonne s’en fait l’écho le 12 janvier 1856 : « Les opérations au moyen desquelles on parvient à obtenir des images stéréoscopiques présentent d’assez grandes difficultés, si l’on en juge par le petit nombre d’artistes qui se livrent à cette branche particulière de la photographie. Paris ne compte guère que cinq ou six artistes en ce genre ; Lyon n’en possède pas un seul. M. Conty, qui habite Dijon depuis déjà plusieurs années, fournit aux opticiens de Lyon une grande quantité de verres stéréoscopiques. Nous avons vu chez lui de fort belles épreuves en ce genre représentant des vues prises à Dijon et à Lyon par ce modeste artiste, qui paraît s’être voué corps et âme à la photographie. M. Conty, qui vient de faire l’acquisition d’un objectif de grande dimension, réussit également bien dans le portrait sur plaque ou sur papier ainsi que dans la reproduction des gravures ; il mérite d’être encouragé… » (5) Dans leur atelier dijonnais, les Conty travailleront jusqu’à la fin de l’année 1857. Le 2 décembre, Joseph Conty qui a obtenu « un emploi lucratif dans une ville éloignée, offre à un prix très avantageux une magnifique galerie vitrée, la suite de son bail et une excellente clientèle. La connaissance de la photographie est inutile, M. Conty se charge de l’enseigner à la personne qui reprendra ». (6) On ne sait pas si la « magnifique galerie » a trouvé preneur ni quel « emploi lucratif » Joseph Conty a occupé après avoir quitté Dijon.

Notes et sources :
(1) Les recensements de la population de Xertigny ne sont pas consultables en ligne avant 1886. Impossible de savoir si Joseph Conty y était domicilié en 1841 et 1846.
(2) Dans l’annonce publiée le 29 décembre 1852 dans « L’Union bourguignonne », Joseph Conty rappelle « qu’il s’occupe spécialement du Daguerréotype » depuis 12 ans. Ce qui est étonnant de la part d’un homme natif un bourg vosgien situé à près de 400 kilomètres de Paris et de Lyon.
(3) Gallica « L’Union bourguignonne » du 29 décembre 1852.
(4) Gallica « L’Union bourguignonne » du 12 décembre 1855.
(5) Gallica « L’Union bourguignonne » du 12 janvier 1856. Dans ce long article consacré à la photographie, sous la rubrique « Industrie », l’auteur s’appuie sur la lettre de l’abbé Desprats publiée dans « La Lumière » en 1855 sous le titre « Epreuves stéréoscopiques ». (Gallica « La lumière » du 21 avril 1855)
(6) Gallica « L’Union bourguignonne » du 2 décembre 1857.