Rechercher une photo, un photographe, un lieu...
Henry de SIEVRAC
(xxxx-xxxx)
Daguerréotypiste
Henri de Sievrac a été photographe à Tours (Indre-et-Loire) en 1854. On sait peu de choses sur cet « amateur photographe, modeste et consciencieux » C’est ainsi que le décrivit l’hebdomadaire parisien « Le Propagateur», dans son édition du 26 février 1854. « On vient de nous communiquer plusieurs épreuves sur plaque de M. de Sievrac de Tours. Nous devons cette communication a l’obligeance d’un de ses amis, en même temps son élève, car M. de Sievrac n’est point un de ces étalagistes burlesques, un de ces bateleurs étourdissants qui, à chaque épreuve qu’ils font, provoque la louange comme la danseuse, qui, terminant son pas, reste en équilibre sur un orteil en attendant le bravo du public. M. de Sievrac est un amateur photographe, modeste et consciencieux, mettant autant de soin à cacher son mérite que d’autres mettraient à en faire parade. Un portrait d’homme et deux épreuves de genre, telles sont les productions que nous avons sous les yeux ; nous regrettons de n’en avoir pas davantage, bien que ces épreuves suffisent pourtant pour déceler l’homme de goût, l’artiste patient qui travaille, cherche et réussit. Les poses sont d’un naturel et d’une aisance extrêmes, les blancs délicieusement purs, les noirs profonds et veloutés, les tons en sont riches, l’ensemble est minutieusement soigné. Ces quelques mots esquissent à peine les principales qualités que nous remarquons dans les épreuves de M. de Sievrac ». (1) Quelques semaines plus tard, "Le Journal d’Indre-et-Loire" daté du 11 mai, informe ses lecteurs que : "M. de Sievrac, avantageusement connu comme artiste photographe, vient d’unir à ses travaux un élève d’un des premiers opérateurs de Paris. Il pourra livrer des photographies à des prix très modérés". Cet "élève" devait être le photographe Cuvier qui en septembre 1854, vend son mobilier à Henry de Sivrac (sic), photographe demeurant à Tours 16, rue du Commerce. Le 22 décembre de la même année, « Le Journal d’Indre-et-Loire » publie un long article sur les immenses progrès du daguerréotype qui, entre des mains habiles, atteint à la perfection. Il se conclut ainsi : « Nous pouvons appeler au témoignage des personnes qui ont pu comme nous examiner les dernières épreuves obtenues par M. de Sievrac et nous sommes convaincus qu’il n’est pas une qui ne reconnaisse que les portraits faits par ce modeste et consciencieux artiste, n’ont rien à envier aux plus charmantes miniatures ». (2) En dépit de ces articles élogieux, le photographe ne restera pas à Tours. On perd sa trace en 1855. Il ne semble pas qu’il ait exercé son métier ailleurs.
Un Jean Henri Sievrac est le co-auteur en 1829 d’une « Histoire abrégée des empereurs romains » publiée en anglais et en français. Il est probablement né à Paris le 3 messidor an VIII (22 juin 1800) fils de Jean Sievrac (1767-1858) négociant et de Marie Thérèse Ferretti-Grenville (1780-1836) qui s’étaient mariés à Londres en 1793. Par ailleurs, un Jean Henri Sievrac, natif de Toulouse, en s’inspirant de ce qu’il avait vu à Londres, déposa en 1817 un brevet d’invention pour une voiture publique baptisée « célérifère », véhicule à deux roues, tiré par un cheval. (Institut national de la propriété industrielle (INPI) Base brevets du XIXe siècle 1BA 1077)
Sources :
(1) Gallica « Le Propagateur. Photographie-Arts-Industrie-Commerce » n°16 daté du 26 février 1854.
(2) En février 2007 a été dispersé à Chartres un important lot de daguerréotypes (portraits et scènes de genre) provenant de la région de Tours. Henri de Sievrac pourrait en être l’auteur.