Léon DUBOIS

(1847-1911)
Photographe d'atelier
4 photographies

Granville - Coutances Manche Paris Seine

Joseph Léon Dubois est né le 30 mai 1847 à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire). Depuis plusieurs années ses parents vivaient au bas de la Tranchée, la grande avenue qui descend jusqu’à la Loire que l’on franchit sur le pont de pierre pour rejoindre le centre de Tours. Au XIXe siècle, tous les voyageurs qui empruntaient la grande route qui conduisait de Paris à Bordeaux passaient par là. Et si Alexandre Dubois, le père de Joseph Léon, avait élu domicile au bas de la Tranchée, c’est sans doute parce qu’il était "courrier de malle" et, qu’à ce titre, il devait beaucoup se déplacer en malle-poste, ces véhicules qui transportaient essentiellement du courrier. Vingt ans plus tard, l’ancien courrier de malle est rentier à Arpajon (Essonne) où il décède le 27 décembre 1868 à l’âge de 60 ans. C’est son fils Léon qui vient déclarer le décès en se vieillissant de deux ans, n’étant pas majeur. A cette date, le jeune homme est photographe, métier qu’exerçait à Paris depuis plusieurs années le frère de sa mère, Alexandre Pierre Clément Casajeus dit Crillon. On  peut supposer que Léon Dubois ait fait son apprentissage  dans l’atelier de son oncle.  Le 14 août 1877, âgé de 30 ans, il est photographe domicilié avec sa mère rue Lepic quand il épouse Marie Fideline Wallez, retoucheuse en photographie, native de Denain (Nord). Le couple légitime deux enfants : Edouard Julien né à Vincennes (Val-de-Marne) le 19 septembre 1867 et Alice née à Paris (9e) le 26 juin 1869. On relève parmi les témoins à ce mariage, le nom de Louis Joseph Novenski caissier d’Etienne Carjat, l’un des grands photographes parisiens du Second Empire.

PARIS : Après avoir été longtemps employé Léon Dubois devient photographe patron vers 1883. Il opère 24, rue d’Orsel à Paris (18e) où sa présence est attestée en février 1886.  Il a placé son atelier à l’enseigne « Photographie des Amis » et signe ses portraits Léon sans mentionner son patronyme Le 7 juin 1895, son épouse, Marie Fideline Wallez, décède à l’âge de 47 ans. Après un veuvage de vingt-huit mois, Léon Dubois deviendra le troisième époux d’une photographe de Granville (Manche).

GRANVILLE : En 1896, dans le port normand, l’un des principaux ateliers de photographie est tenu par une femme, Léopoldine Lecanu. Fille d’un couple de cultivateurs de Tribehou (Manche), elle avait épousé en 1876 Auguste Henry Leplanquais, photographe à Paris. Ils avaient travaillé ensemble dans la capitale puis à Périers, commune natale de son mari et enfin à Granville. Auguste Leplanquais décède le 15 juin 1879 à l’âge de 30 ans. Pendant deux ans, Léopoldine gère seule la « Photographie Granvillaise ». En 1881, elle épouse en secondes noces le photographe parisien Arthur Godard. Leur fils aîné, prénommé Emile-Auguste, naît six mois plus tard. Après quinze ans de vie commune, Arthur Godard décède le 1er avril 1896.

Léopoldine Lecanu est veuve pour la seconde fois mais pour peu de temps. Le 5 octobre 1897, à l’hôtel-de-ville de Granville, elle épouse Léon Dubois qui, comme ses deux premiers maris, est un photographe professionnel qui a fait ses classes à Paris. Dans l’atelier du 32, rue Lecampion, Léon Dubois travaille avec son épouse et Emile-Auguste Godard mais le jeune homme décède en 1900 à l’âge de 20 ans. Comme son prédécesseur, Dubois se rend régulièrement à Coutances (Manche) faire des portraits dans son atelier de la rue Tourville. Il y travaillera jusqu’en 1905.  A Granville, Dubois sera le premier photographe à éditer des cartes postales de la ville et de ses environs. Les estivants pouvaient en faire provision dans son magasin du 21 -puis 31- rue Lecampion où il vendait du matériel photographique mais aussi phonographique.

Agé de 62 ans, Léon Dubois cède son fonds de commerce le 11 février 1911 à Léon Fayet, soit trois jours avant son décès survenu le 14 février.  Veuve pour la troisième fois, Léopoldine Lecanu devient propriétaire d’une pension de famille à Granville. Elle est décédée le 26 juillet 1919 à Villemomble (Seine-Saint-Denis) chez sa fille Madeleine Godard, épouse d’Octave Hisette.

Cette notice rédigée en collaboration avec Pascal Cordonnier doit beaucoup aux recherches effectuées par le regretté Yves Lebrec, auteur principal du catalogue de l’exposition "Les premiers photographes de Granville 1839-1939". (2003)