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Marc Henri FONTES
(1848-1908)
Photographe d'atelier
4 photographies
Le 13 mars 1848 dans le village de Coren (Cantal), Jeanne Fontès, âgée de 26 ans, accouche d’un garçon dont le père n‘est pas connu. Elle le prénomme Marc. (1) Jeanne Fontès attendra qu’il soit majeur pour le reconnaître en 1869 ; elle est alors logeuse 22, rue Moncey à Lyon (3e), veuve de Pierre dit Crispoul, cantonnier. En 1866, le ménage Crispoul était domicilié rue Moncey. Agé de 18 ans Marc Fontès, recensé sous le nom d’Henri Crispoul, vivait avec eux. Il s’est donc formé au métier de photographe à Lyon mais aussi à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) où il était employé dans l’atelier de Raymond Cavalier en 1866. Ensuite, il serait parti travailler dans la capitale.
PARIS : Marc Durand précise que Marc Fontès aurait photographié « la guerre de 1870 et les évènements de la Commune de Paris ». (2) Cependant, Jean-Marie Voignier n’en fait pas mention dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » pas plus que François Boisjoly dans son « Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle ».
LA REUNION : Le 22 janvier 1878, à la mairie de Saint-Denis de La Réunion, Marc Fontès, photographe, âgé de 29 ans, épouse Gabrielle Julia Eyckermans, 18 ans, fille du photographe Jean Léopold Eyckermans. (3) A-t-il épousé la fille de son patron ? Peut-être. Excepté son acte de mariage, l’épisode réunionnais de la vie de Marc Fontès n’est pas documenté : Quand a-t-il quitté la métropole et pour quelle raison ? Pourquoi a-t-il choisi l’île de La Réunion ? Après son mariage, le photographe n’est pas resté très longtemps sur l’île. Avec son épouse, il s’embarque pour Paris.
PARIS : Dans la capitale, M H Fontès sera actif pendant un quart de siècle à trois adresses différentes :
- Avenue de Clichy. Au printemps 1879, Marc Fontès opère dans un atelier situé 60, avenue de Clichy dans le 18e arrondissement. Il cédera ce fonds de commerce le 22 avril 1891 à Jules Maximilien de Sainte-Colombe, rentier, au prix de 30 000 francs. (4). Le ou les photographes qui opéreront avenue de Clichy après le départ de Fontès signeront de son nom leurs épreuves. Fait en 1911, le portrait de Xavière Fratacci reproduit ci-dessous est signé Fontès H.D. successeur Je n’ai pas identifié ce professionnel qui était encore actif avenue de Clichy durant l’entre deux guerres.
Rue de Passy. Le 23 octobre 1890, Marc Fontès prend à bail un appartement et un atelier de photographie au 51, rue de Passy dans le 16e arrondissement. (5) Cet atelier était une succursale de son établissement de l’avenue de Clichy Trois mois plus tard, le 24 janvier 1891, il revend la « Photographie de Passy » à Jules Beau. (6)
- Avenue des Ternes. Après avoir vendu en 1891 les ateliers de l’avenue de Clichy et de Passy, M. H Fontès s’installe dans un hôtel privé 19, avenue des Ternes (17e). Il y travaillera une douzaine d’années. En juin 1895, alors que le couple était en instance de divorce, (7) Gabrielle Eyckermans, demande qu’un inventaire soit dressé des biens de son mari. Deux photographes, Paul Nadar et Eugène Pirou, désignés en tant qu’experts, estiment la valeur du fonds de commerce à 24 000 francs et celle du matériel à 2 700 francs. (8) Le 1er octobre 1903, Fontès cède son atelier à Anthony Jacquot dit Guerronnan. (9) Celui-ci avait acquis le droit de travailler sous le nom de M. H. Fontès. Beaucoup de portraits qui portent cette signature ont été faits par Guerronnan longtemps après la mort de celui qui l’avait précédé avenue des Ternes.
CREIL : On ne sait pour quelle raison, le photographe a quitté la capitale pour s’installer à Creil, une ville de l’Oise qui comptait 9 300 habitants en 1906. Cette année-là, Marc Fontès est recensé 9, place Carnot où opérait avant lui le photographe Emile Perrot. (10) Fontès ne travaillera pas longtemps à Creil. Agé de 60 ans, il y est décédé le 24 juin 1908 .
Notes et sources :
(1) Photographe, il a toujours signé ses portraits M-H. Fontès pour Marc Henri Fontès. Ce deuxième prénom n’apparaît sur aucun acte d’état civil (naissance, mariages, décès) le concernant. En revanche en 1861 et 1866, il est recensé sous le nom d’Henri Crispoul, patronyme de son beau-père.
(2) Marc Durand « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 » Archives nationales (2015)
(3) L’acte de mariage a été mis en ligne par les Archives nationales d’outre-mer. (ANOM). Jean Léopold Eyckermans (1832-1889), né en Belgique, a été imprimeur d’indiennes et photographe à La Réunion où il s’est marié en 1858. Il est mort à Tamatave (Madagascar) le 22 janvier 1889. (Source : Geneanet – arbre généalogique de Robert Matthys). Un portrait d’homme de « type persan » signé Eyckermans est conservé dans les collections du musée J. Paul Getty.
http://www.getty.edu/art/collection/artists/6410/albert-jean-leopold-eyckermans-belgian-1832-1889/
(4) Marc Durand. Voir supra. En juin1895, Marc Fontès était en procès contre Jules de Sainte-Colombe.
(5) Marc Durand. Voir supra.
(6) Marc Durand. Voir supra.
(7) Après son divorce, Marc Fontès épousera le 14 février1901 à la mairie du 17e Elisabeth Vandries (1865- ?).
(8) Marc Durand. Voir supra.
(9) RetroNews – « Archives commerciales de la France » du 9 septembre 1903.
(10) En 1906, l’agent recenseur précise que Fontès est photographe chez Perrot, donc employé. Mais dans « Le Journal de Senlis » daté du 29 novembre 1906, il est indiqué que M. Fontès photographe à Creil à donner à son personnel le repos le vendredi au lieu du dimanche. En 1911, c’est le photographe Marcel Perrot (1889-1916) qui opère place Carnot. Il n’avait, semble-t-il, aucun lien de parenté avec Emile Perrot.