Gustave JOAILLIER

(1883-1941)
Photographe d'atelier
1 photographie

Constantinople Turquie Paris Seine

Gustave Antoine Etienne Joaillier est né le 3 avril 1883 à Constantinople (Turquie). (1) Il est le fils aîné du photographe Polycarpe Charles Joaillier (1848-1904). Celui-ci avait fait son apprentissage dans l’atelier de Pascal Sébah, un grand nom de la photographie ottomane au XIXe siècle. (2) Pascal Sébah et son frère Cosmi avaient ouvert leur premier atelier de photographie à Constantinople en mai 1857. Quand Polycarpe Joaillier se marie le 28 août 1879, Pascal Sébah est son témoin. Quatre ans plus tard, Pascal Sébah est paralysé suite à une hémorragie cérébrale et doit, plus que jamais, s’appuyer sur Polycarpe Joaillier, lequel en 1885 passe du statut d’employé à celui d’associé de Sébah qui décèdera l’année suivante. Les épreuves qui sortent de l’atelier sont désormais signées Sébah & Joaillier.

CONSTANTINOPLE : Après le décès de Polycarpe Joaillier en 1904, la maison Sébah & Joaillier est dirigée par Jean Sébah, fils de Pascal et Gustave Joaillier, fils de Polycarpe. Le duo de photographes devient un trio en 1908 quand Agop Iksender les rejoint. Les trois hommes travailleront ensemble jusqu’à ce que la Première Guerre mondiale les sépare. L’Empire ottoman est allié à l’Allemagne et entrera en guerre en octobre 1914. Or, aux yeux des autorités turques, les Joaillier sont français alors que pour la France, ils sont Ottomans. Face à ce dilemme, Gustave et son frère cadet Edmond (1886-1939) choisissent la France. Ils quittent Constantinople et embarquent pour Marseille. Le 30 septembre 1914, Gustave s’engage dans la Légion étrangère pour la durée de la guerre mais il est réformé dès le 9 décembre suivant "pour maladie contractée à la guerre".

PARIS : Cinq mois plus tard, il est photographe domicilié 12, rue de Trévise à Paris (9e) quand il épouse Zabel Lazarian, couturière, née à Constantinople comme lui. Ils divorceront en 1922. Pendant l’entre-deux-guerres, Gustave Joaillier a vécu dans les Hauts-de-Seine. En décembre 1923, quand il adhère à la Société française de photographie, deux ans après son frère Edmond, il est domicilié 30, rue François-1er à Colombes. (3) C’est à la mairie de Colombes, le 25 avril 1929, qu’il épouse Clémence Jassigi née, elle aussi, à Constantinople en 1903. A la date de son second mariage le photographe vivait 12bis, rue de Courbevoie à La Garenne-Colombes. En 1936, il est photographe patron domicilié 17, rue des Champarons à Colombes. Par ailleurs, Gustave Joaillier avait un atelier 51, rue de Trévise à Paris (9e) où il sera, entre autres, l’opérateur de la revue "Vie à la campagne" ; opérateur anonyme puisque les photos publiées dans ce magazine étaient simplement créditées "Studio Vie à la campagne". De ce fait, il est impossible d’attribuer à Gustave Joaillier les photos qui illustrent en 1930 l’étude sur l’avenir économique de la production du ragondin ou celle sur l’élevage de la perruche ondulée.

Domicilié à Colombes, Gustave Joaillier est décédé le 13 août 1941 à l’hôpital Necker à Paris (7e).

Sources :

(1) blog de Jilles Lazardeux et Jocelyne Joaillier (petite-fille d’Edmond Joaillier) https://sebah-joaillier.blogspot.com/

(2) Fabrizio Cazaretto Sebah & Joallier photograph https://fr.sebahjoaillier.com/

(3) Gallica "Bulletin de la Société française de photographie" 1er février 1923.