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Henri JOUSSOT
(1877-1953)
Photographe d'atelier
2 photographies
Henri François Louis Joussot est né le 6 mars 1877 à Port-Lesney, un village du Jura où ses parents étaient cultivateurs propriétaires. Sa mère décède le 24 mai 1886 après avoir mis au monde son septième enfant, une fille qui ne vivra que quelques semaines. En 1901, alors que deux de ses frères travaillent avec leur père sur l’exploitation familiale, Henri, âgé de 24 ans, n’exerce aucune profession. En 1906, il n’est plus recensé à Port-Lesney ; sans doute était-il employé dans un atelier de photographie de la région.
SALINS : Agé de 30 ans, Henri Joussot épouse le 23 octobre 1907 à la mairie de Port-Lesney, Marie Emilie Porteret qui a le même âge que lui. Sur l’acte de mariage, il est précisé qu’Henri Joussot, photographe, est domicilié à Port-Lesney mais c’est à Salins (1) qu’il commence à travailler. Ces deux fils, Pierre et Michel, (2) y sont nés en 1908 et 1911. Par la suite, le photographe s’installe à Dole, commune trois fois plus peuplée que Salins.
DOLE : Dans la sous-préfecture du Jura, Henri Joussot opère dans un atelier sis 36, Grande rue. C’est là que naîtront ses deux filles Geneviève le 4 mai 1915 et Denise le 2 janvier 1918. Les Joussot et leurs quatre enfants y sont recensés en 1921. En 1926, c’est le photographe suisse Ernest Pitier qui a repris l’atelier dolois. On ignore où Henri Joussot a poursuivi sa carrière de photographe après avoir quitté Dole.
Justes parmi les Nations.
En 1944, Henri et Marie Joussot vivent à Lyon où leur fille Denise, agrégée de lettres classiques, est professeure au lycée Edouard-Herriot. Agée de 26 ans, Denise est aussi cheftaine à la section neutre (laïque) de la Fédération française des éclaireuses de France. (3) Elle se lie d’amitié avec Simone Alexandre, cheffe de clan. Famille juive d’Alsace, les Alexandre s’étaient réfugiés à Bordeaux puis à Lozanne, un village du Beaujolais. En mai 1944, le père et un oncle de Simone sont arrêtés par Klaus Barbie puis déportés et assassinés à Auschwitz. Pour échapper à la déportation, Simone Alexandre, sa mère et son frère trouvent refuge chez les Joussot ; Denise ayant ramené leurs bagages dans une charrette attelée à sa bicyclette. Situé à côté du local lyonnais de la Milice que dirigeait Paul Touvier, le logement des Joussot n’était pas un abri sûr. Les Alexandre n’y resteront que trois semaines. Denise Joussot se chargera de les exfiltrer à Meaux-la-Montagne où ils vivront cachés jusqu’à la Libération. Le 18 avril 2000, le comité français pour Yad Vashem décernera le titre de Juste parmi les Nations à Denise Joussot, Henri Joussot et Marie Joussot Porteret. (4)
Sources
(1) La commune n’est dénommée Salins-les-Bains que depuis 1926.
(2) Sur l’acte de naissance de Michel le 3 août 1911, on relève la présence d’Auguste Perret, photographe à Salins où il s’était installé en 1904 ou 1905. La seule trace de son activité est un portrait de la centenaire Lise Bonnavent morte à Salins en 1909 à l’âge de 104 ans.
(3) Wikipedia – Denise Joussot.
(4) Comité Yad Vashem-France
https://yadvashem-france.org/dossier/nom/8915/