LEON N. A.

(xxxx-1871)
Daguerréotypeur itinérant puis sédentaire
1 photographie

Angers Maine-et-Loire

Léon Napoléon Abramowicz (1) est né en 1809 environ à Varsovie (Pologne). Sa carrière de photographe en France est peu documentée. Sous le nom de Léon N. A., il a été daguerréotypeur itinérant avant de s’installer à Angers (Maine-et-Loire).

CAEN : Le 5 décembre 1843, "Le Haro", journal républicain de Caen (Calvados), publie une annonce de Lambert André Nessy, opticien, qui informe les amateurs "qu’il vient de traiter avec M. ABRAMOVICZ, connu avantageusement dans le monde artistique, sous le nom de LEON N. A. pour ses belles reproductions de portraits au daguerréotype, avec les couleurs. Ces magnifiques épreuves seront exposées chez lui à l’appréciation publique, où tout le monde pourra admirer cette belle invention. M. ABRAMOVICZ ne doit rester que peu de jours à Caen, où pendant son séjour, il opérera avec M. NESSY, tous les jours, depuis 10 heures jusqu’à 4 heures." (2) Dix ans après son passage à Caen, il se sédentarisera à Angers. On ne sait rien de son travail de photographe pendant cette décennie.

ANGERS : A l’automne 1853, Léon N. A., annonce dans la presse locale qu’il fait des portraits au daguerréotype dans un atelier situé 6, place Sainte-Croix. (3) Deux ans plus tard, en 1855, le photographe polonais, sans doute pour se démarquer de son concurrent Gaspard Berthault, détaille dans un journal d’Angers les procédés qu’il emploie : « M. Léon, chimiste-photographe, a l’honneur d’informer MM. les amateurs d’Angers qu’il vient d’exporter de Paris les méthodes photographiques les plus récentes pour faire des portraits sur papier, toile, soie, glaces et plaqué d’argent avec la plus parfaite ressemblance. Sa méthode lui permet de reproduire, avec une vitesse instantanée, les portraits et miniatures, surpassant par le charme de l’animation, par l’expression et le modèle infini, tout ce qu’on a pu faire jusqu’à ce jour… M. Léon est le seul photographe qui n’emploie pas de l’iode pour la préparation des plaques, comme toute personne qui fera faire son portrait dans ses ateliers pourra s’en convaincre car il ne fait pas un secret de sa méthode. La surface d’argent fournit, par ce moyen, des épreuves magnifiques de beauté, et coloriées presque naturellement. Tandis que les portraits et miniatures obtenus par iodage des plaques ne peuvent être teints ou coloriés qu’avec les couleurs en poudre appliquées au pinceau. Ce qui fait qu’une épreuve coloriée ainsi ressemble fort à une gravure d’un grand maître, enluminée par un peintre d’enseigne. » (4)  Ces explications techniques ne semblent pas avoir séduit les Angevins. Bien qu’il ait été actif dans leur ville pendant quinze ans, on conserve fort peu de traces du travail de Léon Abramowicz. (5) Alors que Berthault a produit une multitude de portraits carte de visite, on n’en trouve pas un seul signé Léon N. A.  Peut-être que chez le chimiste photographe, le premier métier avait supplanté le second. Dans l’atelier de la place Sainte-Croix, Léon Abramowicz mettra au point « une méthode d’injection du bois avec les silicates métalliques, applicable à la marine et à l’industrie ». Le 20 décembre 1864, associé à Jules Cordeau, il dépose à la préfecture du département de Maine-et-Loire une demande de brevet pour protéger son invention. (3) Lui a-t-elle rapporté un peu d’argent ? Pas sûr.

Agé de 62 ans, Léon Abramowicz, photographe, est décédé le 25 juin 1871 à l’hospice civil d’Angers où il était entré un mois plus tôt. Il n’avait laissé aucun actif.

Note et sources :

(1) Patronyme souvent orthographié Abramovicz ou Abramoviez.

(2) "Le Haro" du 5 décembre 1843. Consultable en ligne sur Normannia - Le Patrimoine écrit de Normandie.

(3) Guy-François Le Calvez « La famille Gaspard Berthault et l’émergence de la photographie à Angers » Archives d’Anjou n°11 (2007). Michel  Raclin, qui prépare une exposition sur les photographes d’Angers, m’a transmis des extraits de cet article.

(4) Guy-François Le Calvez. Voir supra.

(5) Dans son étude sur la famille Berthault, Guy-François Le Calvez ne recense  que trois épreuves signées Léon N. A. : un portrait d’homme au daguerréotype ; un autre portrait rehaussé de couleurs sur médaillon de porcelaine ovalisé et un portrait de femme en pied sur papier albuminé.

(6) Gallica - "Le Bulletin des lois" du 1er janvier 1866.