Eugène MAURICE

(1825-1891)
Photographe d'atelier.
38 photographies

Angers Maine-et-Loire Blois Loir-et-Cher Paris Seine Tours Indre-et-Loire

Jean Eugène Maurice est né le 17 avril 1825 à Thilouze (Indre-et-Loire). D’abord maréchal-ferrant, son père sera ensuite marchand. On ignore comment Eugène a été amené à travailler comme opérateur chez Pipelet qui avait ouvert en 1853 le premier atelier de photographie permanent de Tours. Bientôt l’employé aura envie d’être son propre patron.

TOURS : Le 6 décembre 1857, Eugène Maurice fait paraître l’annonce suivante dans « Le Journal d’Indre-et-Loire » : « M. Maurice, peintre-photographe, nous prie d’annoncer qu’il a cessé toute collaboration avec l’atelier de la rue Colbert et qu’il vient de fonder une maison de photographie à Tours, place et en face du palais de justice. Les ateliers de cet établissement, installé sur les bases des principales maisons de ce genre et pourvu du matériel le plus complet, seront ouverts au public à partir du 10 décembre 1857 ». Pour réaliser ce projet, Eugène Maurice s’est associé à Jean-Baptiste Bailly dont il épousera la fille quatre ans plus tard. L’atelier du 6, boulevard Béranger devient la référence pour les Tourangeaux et Tourangelles qui veulent leurs portraits. En 1859, année où Gabriel Blaise, leur principal concurrent, débute sa carrière rue Royale, les deux associés ont produit, selon leur publicité, quatre-vingt mille cartes de visites. Le 2 septembre 1861, Jean-Eugène Maurice épouse Marie-Claire Bailly (1835-1902). Dans leur contrat de mariage, il est précisé que l’apport de l’époux est constitué principalement par ses droits dans l’exploitation d’un fonds de commerce de photographie, soit 10 000 francs. Le jour de la signature du contrat de mariage, soit le 31 août 1861, Maurice et son bientôt beau-père avaient, par acte sous seing privé, créé une société "pour l’exploitation de l’art de la photographie" donnant ainsi un cadre à la société verbale qui existait depuis le 1er décembre 1857. L’article 5 de l’acte de société stipule que les deux associés pourront « créer une ou plusieurs succursales dans telle ville qu’il leur plaira ».

ANGERS : Le 24 décembre 1860, " L’Ouest " publie l’annonce suivante :  " Nous croyons être agréable à la majorité de nos lecteurs en portant à leur connaissance que MM. MAURICE et BAILLY, photographes à Tours, où ils possèdent une des plus importantes maisons de la province, viennent de fonder à Angers un établissement pour toutes espèces de photographie, et spécialement pour les cartes de visite, genre dans lequel ces artistes se sont fait une réputation parfaitement justifiée.
La maison dont nous annonçons la création dans notre ville est installée dans les meilleures conditions et sera ouverte le jeudi 27 décembre. Petite rue Hardouin près d mail, Maison de M. Touchet treillageur ». (1) Cette succursale n’aura qu’une brève existence. Dès l’été, les deux associés s’interrogent sur la fermeture de leur atelier angevin. L’article 6 de l’acte de société qu’ils signent le 31 août 1861, prévoit que « la succursale existant maintenant à Angers pourra être supprimée si les parties reconnaissent qu’il soit dans l’intérêt de la société de le faire ». De fait, l’atelier Maurice & Bailly n’est pas inscrit dans l’annuaire d’Angers en 1862.


BLOIS : En 1863, Eugène Maurice, tout en restant domicilié à Tours, ouvre un atelier à Blois 20, rue Chambourdin qu’il transfère 7, rue Saint-Honoré le 22 août 1867. Avant 1871, il est domicilié à Blois et laisse son beau-père gérer l’atelier tourangeau dont l’adresse, à partir de mai 1869, est 14, boulevard Béranger. Pendant les dix années qu’il passe à Blois, Maurice réalise des vues du château et des églises de la ville. Une centaine d’épreuves sont conservées à la bibliothèque de l’Abbé-Grégoire.


PARIS : Maurice poursuit ensuite sa carrière dans la capitale et pas n’importe où. Le 31 décembre 1881, il acquiert la moitié du fonds de commerce de photographie du 35, boulevard des Capucines. C’est là que Félix Tournachon, dit Nadar, officiait sous le Second Empire. A l’époque le fonds était exploité par Louis Guille et Ladislas Wisnevsky dit Nievsky. Maurice était loin d’avoir le talent de Nadar mais il savait gérer son affaire. En 1884, il débourse 10 700 francs pour acheter à Nievsky la seconde moitié du fonds. Il mourra 35, boulevard des Capucines le 15 octobre 1891. Après lui, sa veuve continuera à exploiter le commerce mais avec moins de succès. Elle est déclarée en faillite le 25 août 1896.
Source :
(1) Frédéric Nibart qui fait des recherches sur l’histoire d’Angers, m’a transmis une copie de cette annonce.

Notice mise à jour le 6 novembre 2023.