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Georges MOUTHIER
(1822-1889)
Photographe d'atelier
2 photographies
Georges Ambroise Mouthier est né le 27 mai 1822 à Moirans (Isère). Il est l’aîné des trois enfants de Georges Mouthier, (1) tailleur d’habits, qui quittera bientôt sa commune natale pour s’installer à Grenoble (Isère) où naîtront deux autres garçons : Etienne Auguste le 24 novembre 1825 et François Hippolyte le 4 septembre 1830. Successivement ou ensemble, les trois frères traverseront la Méditerranée et débarqueront à Alger.
ALGER : Le 3 mars 1849, Juliette Mariette Delemotte voit le jour rue de l’Etat-Major n°8, à Alger. Elle est la fille de Louis Hippolyte Joseph Delemotte, fautographe (sic) âgé de 42 ans, et de sa seconde épouse Catherine Renou. Le père, absent, est représenté par Marius Martin, peintre et Antonin (?) Mouthier, imprimeur, âgé de 26 ans. ; ils sont tous les deux domiciliés rue René-Caille, n°1. Un an plus tard, le 29 juin 1850, Marius Martin épouse Corine Delemotte, issue de la première union de Louis Delemotte, artiste photographe demeurant à Batna. Marius Martin a pour témoin son ancien colocataire Ambroise Mouthier, typographe, domicilié rue Bab el Oued à Alger. (2) Louis Delemotte, l’un des premiers professionnels installés à Alger, ne peut être étranger au choix de Georges Mouthier de quitter l’imprimerie pour devenir photographe. Il a sans doute été employé dans l’atelier de Delemotte avant de s’installer à son compte. Bien qu’elle soit signée Monthier, on peut lui attribuer une photographie de la cascade de l’oued el Roumel, qui a servi de modèle pour une gravure publiée dans « Le Monde illustré » du 20 juin 1857 (3). Trois ans plus tard, dans « L’Illustration » du 13 octobre 1860, on trouve deux gravures illustrant la visite de l’empereur Napoléon III à Alger le 17 septembre 1860 ; le graveur avait travaillé d’après des épreuves signées Mouthier. (4) Six jours avant la visite de l’empereur, Georges Mouthier avait été le témoin de son frère Etienne Auguste, lui aussi photographe, qui, âgé de 35 ans, avait épousé le 11 septembre 1860 la jeune espagnole Rosa Berenguer ; âgée de 17 ans, elle aurait pu être sa fille. Contrairement à son aîné, Etienne Auguste ne fera pas une longue carrière de photographe. En août 1862, il est peintre en bâtiments à Alger puis à Grenoble où naîtra en 1869 le cinquième de ses sept enfants, dont quatre morts en bas âge.
GRENOBLE : Dans « L’Impartial dauphinois » du 22 juillet 1866, Georges Mouthier informe les Grenoblois qu’il vient d’ouvrir « un grand atelier de photographie – place Saint-André -, au premier étage. On opère tous les jours et par tous les temps de 8 heures et demie du matin à 5 heures du soir. » (5) Le 26 août 1868, Georges Mouthier, âgé de 46 ans, épouse Alexine Tournafol, couturière qui n’a que 24 ans. Le couple aura trois enfants ; le plus jeune, Léon Emile, naît le 17 mai 1872. Sur son acte de naissance, on relève la présence du photographe grenoblois Léon Pineau. Georges Mouthier est inscrit sur la liste électorale de Grenoble jusqu’en 1876 inclus mais à cette date il était déjà reparti en Algérie.
ALGER : Le 8 décembre 1876, Georges Mouthier, va déclarer à la mairie d’Alger le décès de son fils Léon Emile, mort à l’âge de 4 ans au domicile de ses parents rue Bab Azoun n°8. A cette adresse, Mouthier travaille avec deux autres photographes Etienne Sassy (1852- ?) et Paul Marie Famin (1851- ?) (6) Bien qu’il soit beaucoup plus jeune que Mouthier, c’est Famin qui est à la tête de l’atelier. Les épreuves faites rue Bab Azoun sont signées Famin et Cie. (7) Les trois photographes auraient travaillé ensemble jusqu’en 1886.
Agé de 67 ans, Georges Mouthier est décédé le 15 février 1889 à l’hôpital militaire de Miliana, une ville située à 118 kilomètres d’Alger.
Note et sources :
(1) Patronyme orthographié Mouttier sur son acte de mariage à Grenoble en 1819 et sur l’acte de mariage de son fils Etienne Auguste à Alger en 1860.
(2) Michel Mégnin « Notices monographiques : Les studios photographiques à Alger sous le Second Empire. » https://iconosud.hypotheses.org/2846
(3) Gallica « Le Monde illustré » du 20 juin 1857.
(4) Gallica « L’Illustration » du 13 octobre 1860.
(5) « L’Impartial dauphinois » du 22 juillet 1866. Consultable en ligne sur Lectura Plus presse ancienne – Le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes.
(6) Michel Mégnin. Voir supra.
(7) On trouve quelques portraits signés G. Mouthier – Peintre Photographe - rue Bab Azoun – Alger.