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Charles MURIAN
(1859-1911)
Peintre et photographe ambulant
Charles Rémy Murian est né le 10 décembre 1859 à Sablé-sur-Sarthe. Il est le fils de Jean Rémy Murian, photographe ambulant, et d’Anne Laure Harreau qui avait mis au monde son fils chez ses parents. Formé par son père, Charles sera photographe mais aussi peintre ambulant. Le 24 août 1881, âgé de 22 ans, il épouse au Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire) Gabrielle Milon, couturière qui n’a que quinze ans. Le couple aura cinq enfants dont trois mourront en bas âge. Leurs lieux de naissance et de décès (Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres) nous permettent de délimiter le territoire qu’arpentaient Charles Murian et son épouse. Le couple divorce en octobre 1896 ; le père ayant la garde des enfants. Il vivra ensuite avec Marie Lefret (Lefray ?) avec laquelle il aura trois enfants nés à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Pont-l’Abbé (Finistère) et La Roche-Bernard (Morbihan). Le 4 octobre 1905, Charles Murian, âgé de 45 ans, épouse à Rennes (Ille-et-Vilaine) Victorine Masson qui n’avait que 20 ans. Ils divorceront deux ans plus tard. (1)
Charles Rémy Murian, peintre, est décédé le 30 avril 1911 à l’hôpital de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine). (2)
UN PHOTOGRAPHE MAIS AUSSI UN ESCROC.
A l’instar d’autres artistes ambulants, Charles Murian fut un client régulier des tribunaux correctionnels. En mars 1884, celui d’Angers le condamna à treize mois de prison et 50 francs d’amende pour escroquerie. (3) En août 1894, pour le colportage de billets de loterie sans autorisation, il écope de 25 francs d’amende. (4) En avril 1895, Murian est à Carquefou (Loire-Atlantique) et se présente aux habitants du lieu comme un photographe envoyé par l’Etat pour faire le portrait de groupes d’ouvriers. Il propose de leurs vendre une photo 1 F. 50 pièce en leur promettant qu’ils la recevront sous huit jours. Les souscripteurs crédules ne recevront jamais rien. A Carquefou, cette escroquerie lui rapportera 64 F. 50. (5) Murian fit la même chose dans d’autres communes de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire jusqu’à ce qu’il soit arrêté. Le 25 octobre 1895, « le maître escroc » passe devant le tribunal correctionnel d’Angers. Pour se défendre « il allègue sa bonne foi, sa misère, la maladie de sa femme, la dureté des temps et le tort que lui ont fait les journaux... « sans convaincre les magistrats qui le condamnent à 6 mois de prison et 50 F d’amende. (6) En janvier 1902, il est condamné à 15 jours de prison pour avoir escroqué un droguiste. C’était sa 6e condamnation. (7) Plus grave, en août 1904, alors qu’il est installé place de la Gare à Rennes, il est arrêté et conduit au Parquet ; trois jeunes filles, âgées de 17 à 20 ans, qui avaient été ses domestiques, ayant déposé plainte contre lui. Murian répondra « qu’il était victime d’une tentative de chantage ». (8) Il ne semble pas qu’il ait été jugé pour cela
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Note et sources :
(1) Geneanet - Généalogie de Laurent Bonnet.
(2) Gabrielle Milon, la première épouse de Charles Murian, vivait à Saint-Servan avec leur fille Pauline qui s’y maria en 1904.
(3) RetroNews « Le Petit Courrier » du 12 mars 1884.
(4) RetroNews « Le Petit Courrier » du 27 août 1894.
(5) « Le Phare de la Loire » du 11 mai 1895. En ligne sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique.
(6) Gallica « L’Anjou » du 27 octobre 1895.
(7) « Le Nouvelliste de l’Ouest » du 11 janvier 1902. En ligne sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique.
(8) Gallica « L’Ouest-Eclair » des 31 août et 1er septembre 1904.