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Alexandre-François PIPELET
(1802-1874)
Photographe d'atelier.
10 photographies
Alexandre-François Pipelet est né le 21 juin 1802 à Paris. Il est issu d'une famille de médecins et chirurgiens. Son père, Jean-Baptiste Pipelet (1759-1823) « maître en chirurgie » était un spécialiste du traitement des hernies. En juin 1793, il avait soigné le Dauphin à la prison du Temple à la demande expresse de Marie-Antoinette. Sous l'Empire, la famille Pipelet s'installe à Tours (Indre-et-Loire). En 1814, quand la ville devient dépôt général des blessés de la Grande Armée, Pipelet sert à l'hôpital temporaire du Plessis-lez-Tours où sévit le typhus. Il meurt à Tours en 1823.
Son fils Alexandre-François n'est pas intéressé par l'art de la chirurgie, il lui préfère la peinture. Pendant une trentaine d'années, il sera à Tours professeur de dessin et de peinture, peintre de portraits, restaurateur de tableaux. Un métier qui lui permet tout juste de faire vivoter sa famille. En 1847, son épouse, jugeant sa dot mise en péril, obtient la séparation de biens. Il est vrai que les daguerréotypeurs puis les photographes représentent une sérieuse concurrence pour les peintres de portraits, Pipelet plus par intérêt que par passion, devient photographe mais continue à se présenter comme artiste peintre dans les documents officiels.
Pipelet aurait commencé à exercer la photographie en 1853, à l'époque il vivait rue Ragueneau près de l'ancien hôtel de ville. Vingt ans plus tard, dans l'annuaire départemental, il présente son atelier comme « Le premier établissement fondé à Tours (1853) en ce genre ». A partir de 1856, il exerce 32, rue Colbert. Pendant les premières années et jusqu'à ce que son ancien employé Eugène Maurice s'installe à son compte en décembre 1857, Pipelet est le seul photographe sédentaire de la ville. Dans une publicité de 1859, il rappelle que « plusieurs artistes sont constamment occupés dans cette maison où se trouve le matériel le plus complet et une terrasse vitrée ayant l'éclairage le plus parfait. Un artiste de Paris, d'un talent supérieur en ce genre, est spécialement chargé de la partie de la peinture des portraits coloriés ». En 1862, après des travaux, il décrit ainsi son atelier : « La reconstruction et l'agrandissement du salon de pose de cette maison permettent maintenant de faire tous les genre de portraits que la première construction ne pouvait comporter. De plus, y ayant adopté, pour la disposition de la lumière, le mode d'éclairement des premiers ateliers de Paris, le genre de portraits cartes de visites surtout y obtient une très grande supériorité surtout ce qui s'y était fait jusqu'à ce jour ». Le 16 août 1873, après avoir pratiqué la photographie vingt ans sans talent particulier, Pipelet vend son fonds du 36 rue Colbert (anciennement 32) à Camille Muraton au prix de 3 000 francs. L'atelier est bien équipé :
- - 5 objectifs pour portraits dont 2 d'Hermagis et 1 à stéréoscopes ;
- - 4 objectifs à paysage dont 2 d'Hermagis et 1 à pour stéréoscope
- - 5 chambres noires, trois pieds d'atelier pour la chambre extra et pour les morts ;
- - 3 fonds et 1 demi-fond (salon, bibliothèque, et paysage). etc.
Sur ses photographies, Pipelet mentionnait l'adresse de son atelier mais pas son patronyme. Depuis le succès phénoménal du roman d'Eugène Sue « Les Mystères de Paris » publié en feuilleton en 1842-1843, le patronyme Pipelet était difficile à porter. Le romancier avait fait des Pipelet un couple de concierges ridicules. Par décret impérial en date du 31 janvier 1863, Alexandre-François Pipelet, son frère Napoléon et les filles de ce dernier obtinrent le droit de substituer à leur nom celui de Deleury.
Alexandre François Deleury -inscrit sur son acte de naissance sous le nom de Pipelet-, artiste peintre, est décédé à Tours le 1er mars 1874.