François Sébastien RONDIN

(1820-1889)
Daguerréotypeur et photographe itinérant puis sédentaire
3 photographies

Alençon Orne Cherbourg Manche

François Sébastien Rondin est né le 13 janvier 1820 à Brou (Eure-et-Loir). Son père est charpentier mais aussi ménétrier (violoneux de village). Ce goût pour la musique, il le transmet à son fils. Lors du recensement de 1836, François Sébastien, qui n’a que 16 ans, est qualifié de musicien. Deux ans plus tard, il est tourneur en nacre à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) sans doute dans une fabrique de boutons. Le 29 mars 1838, il épouse une ouvrière qui a treize ans de plus que lui. Ils auront sept enfants nés à Saint-Hilaire entre septembre 1838 et septembre 1848. A une date qui reste à préciser, la famille Rondin quitte la Manche et s’installe au Mans (Sarthe).

Daguerréotypeur et photographe itinérant :

Le 21 février 1852, François Sébastien Rondin, peintre au daguerréotype, domicilié 12, rue Basse au Mans, dépose un brevet pour "un mouvement perpétuel atmosphérique".(1) Dans l’annuaire de la Sarthe de 1852, il n’est pas inscrit comme daguerréotypiste mais comme loueur de pianos. La Bibliothèque nationale de France a mis en ligne sur son site Gallica le portrait d’un groupe de trois personnes assises dans un jardin. Il est signé "Rondin - Photographe et accordeur de pianos -Carrefour de la rue Auvray et 4 roues au Mans". Dans les années qui suivent, Rondin a été daguerréotypeur puis photographe itinérant. En mars 1855, il est à Vannes (Morbihan). "Le Courrier du Morbihan" après avoir vanté les avantages de la photographie sur le daguerréotype écrit ceci : "Un artiste en photographie s’est arrêté quelques jours à Vannes, où il a fait bon nombre de portraits, tous très bien réussis. M. Rondin, c’est le nom de l’artiste y ajoute les coloris ce qui leur donne l’air d’une peinture sans écaille. Partout où passera M. Rondin, il se fera une nombreuse clientèle. Si pauvre que l’on soit, on est désireux de revivre pour ses enfants longtemps après qu’on aura quitté cette terre. Les prix modérés de M. Rondin laissent à tous la possibilité de se faire peindre et l’espèce humaine a une véritable passion pour voir son image." (2) Un mois plus tard, il est à Loches (Indre-et-Loire) où il se présente comme "un artiste de Paris, possesseur d’un nouveau procédé pour colorier les portraits au Daguerréotype pour lequel il obtenu un brevet d’invention."  (3) Vannes et Loches sont deux étapes de son périple de 1855, année où la photographie supplante peu à peu le daguerréotype. Nous ne sommes pas documentés sur les années suivantes. Au printemps 1860, il est de retour à Saint-Hilaire-du-Harcouët où il prétend avoir exécuté plus de 300 portraits dans un bourg qui comptait alors 4 100 habitants. Après Saint-Hilaire, il se rend à Avranches (Manche). Agé de quarante ans et père de famille, François Sébastien Rondin aspire à se fixer quelque part. Il sera photographe sédentaire à Cherbourg (Manche) puis à Alençon (Orne).

Cherbourg :

Alexandre Lecoeur, historien des photographes cherbourgeois, fixe l’installation de Rondin dans ce grand port à 1861 environ. (4) Placé sous l’enseigne "Maison centrale de photographie", son premier atelier est situé 13, place d’Armes avant de déménager au 20 de la même place. A partir de 1872 environ, Rondin opère dans un nouvel atelier situé 25 bis, rue Tour Carrée.

A Cherbourg, il ne se limite à faire des portraits. Il signe des vues de la ville et photographie les bateaux appontés dans le port. En juin 1864, il réalise un véritable reportage en montant à bord du navire "Kearsarge", un navire "nordiste" qui, en pleine guerre de Sécession, va affronter le 19 juin 1864 la corvette sudiste "Alabama" qui sera coulée. De cet étonnant combat naval, on connaît la toile d’Edouard Manet mais il y a aussi sept épreuves signées de Rondin. Il est monté à bord du "Kearsarge" et a photographié l’équipage. Sur deux épreuves, on voit des marins posant fièrement près des canons. A Cherbourg, Rondin travaille avec son fils Jules Francisque (1840-1883) qui sera aussi photographe. En 1873, il cède son atelier à Jean Henri Hippolyte Collet et part à Alençon.

Alençon :

Dans la préfecture de l’Orne, il opère à partir du 15 juillet 1874 dans un atelier situé 50, rue du Jeudi puis, vers 1885, au 6, rue de la Cave aux boeufs. François Sébastien Rondin est décédé à Alençon le 31 décembre 1889. (5)

Sources :

(1) Institut national de la propriété industrielle (INPI) - Base brevets du XIXe siècle Brevet 1BB 13083

(2) "Le Courrier du Morbihan" daté du 29 mars 1855 est en ligne sur le site des Archives départementales du Morbihan.

(3) "Le Lochois" du 1er mai 1855. Consulté aux Archives départementales d'Indre-et-Loire.

(4))  Alexandre Lecoeur a établi une chronologie détaillée de la vie de François Sébastien Rondin dont je me suis largement inspiré.

(5)  Images révélées - 150 de photographies aux Archives de l’Orne. 2007