Achille TAMY

(1831-?)
Photographe itinérant puis sédentaire
1 photographie

Besançon Doubs Chalon-sur-Saône Saône-et-Loire Chambéry Savoie Dole Jura

Fils d’un notaire, Achille Félix Tamy est né le 4 mai 1831 à Vernon (Eure).  Le 28 octobre 1857, à Versailles (Yvelines) il épouse Léontine Laure de Passemanz, « fille   majeure naturelle non reconnue de Léontine Elisa de Passemanz dont on ignore l’existence ». Cependant, quand elle se marie à l’âge de 35 ans, elle est rentière. Pour faire bonne figure, Achille Tamy se présente devant l’officier d’état civil comme rentier domicilié avec sa mère au château de l‘Ermitage, commune de La Chapelle-Saint-André (Nièvre). Mais les rentes de l’un comme de l’autre ne devaient pas être très élevées. En fait, Achille Tamy travaillait dans les ateliers de photographie de la capitale ; son épouse était artiste peintre, ce qui ne pouvait lui procurer que des ressources très aléatoires. Aussi, pour gagner leur vie, Achille et Léontine seront désormais photographes.

CHALON-SUR SAONE :  Six mois après leur mariage, ils arrivent à Chalon-sur-Saône où ils ne prévoient de faire qu’un séjour de courte durée.  Le 10 avril 1858, « Le Courrier-de-Saône-et-Loire » annonce « l’arrivée dans notre ville de M. A. Tamy, photographe distingué de Paris et élève de Tournachon jeune (1), photographe de SM l’Impératrice des Français.  Cet artiste est accompagné de sa femme, qui le seconde heureusement, ayant été admise plusieurs fois aux expositions de Paris, Bruxelles, etc., comme artiste peintre en divers genres.  Ils s’installent pour quelque temps dans le vaste salon du premier étage de la maison du Café des Parisiens… » (2) Il semble qu’après avoir quitté Chalon-sur-Saône, le couple se soit dirigé directement vers Besançon (Doubs).

BESANCON :  Dans la préfecture du Doubs, le couple est d’abord domicilié rue du Battant. C’est à cette adresse que Félix Tamy est inscrit sur la liste électorale additionnelle de 1860. (3)  Mais c’est au 17, rue des Granges que le couple va opérer à l’enseigne « Photographie Artistique de la Franche-Comté ». Rue des Granges, ils disposent d’un vaste atelier parfaitement situé « Il y a un salon d’attente et un cabinet pour s’habiller, cet avertissement s’adresse surtout aux dames qui sont désireuses de ne point exposer une fraiche toilette aux fatigues du voyage » (4) Dans « L’Union franc-comtoise », la première annonce pour la « Photographie Artistique de Franche-Comté » paraît le 18 novembre 1860. (5) Achille Tamy se présente en peintre-photographe, admis aux expositions de Paris, Versailles, Bruxelles, s’appropriant ainsi les lauriers de son épouse.

DOLE : Alors que le couple est installé à Besançon, il séjourne à Dole (Jura), les deux villes étant reliées par une ligne de chemin de fer.  Dans « Le Publicateur de Dole et du Jura » du 24 mars 1861, on relève que « M. Tamy emporte de trop agréables souvenirs de la ville de Dole pour ne point y revenir l’année prochaine, afin d’en fonder de nouveaux ».  Mais Achille Tamy n’attendra pas ce délai pour revenir dans le Jura. Il y est présent le 19 mai 1861.  Dans son atelier de la rue du Repos à Dole, il fait des « portraits carte de visite de cavaliers et d’amazone ». (6)  Radié de la liste électorale de Besançon en 1862, Achille Tamyne reviendra pas à Dole.

On ignore où le couple a vécu après avoir quitté la Franche-Comté.

CHAMBERY : Le 10 novembre 1864, « Le Courrier des Alpes » informe ses lecteurs « qu’un artiste de talent et de conscience, élève de Nadar et de Pierre Petit, demeurant à Chambéry, place Saint-Léger n°55, vient de faire construire dans son appartement un vaste atelier de photographie, parfait comme disposition et comme lumière… Le temps clair ou couvert n’est plus une question pour l’exécution d’une bonne photographie. Personne n’ignore aujourd’hui que c’est à l’artiste seul à savoir obtenir de belles épreuves par n’importe quel temps ; mais une condition indispensable pour bien opérer, et d’une manière égale, c’est l’isolement complet des reflets terrestres. Aussi M. Tamy, selon les principes de l’école à laquelle il appartient, a-t-il voulu en s’élevant un peu haut, se dégager de tout obstacle environnant. Il espère donc que le public lui pardonnera quelques degrés à gravir… » (7) Ayant fait des études de chimie, le photographe a adjoint à son atelier de pose un atelier de dorure et d’argenterie pour les couverts, bijoux, ornements d’église et objets d’art que les Chambériens lui confient. Il propose même de galvanoplastie d’anciens daguerréotypes rendus ainsi ineffaçables. En décembre 1865, « Le Journal de la Savoie » vante le confort de l’atelier d’Achille Tamy : « Sa galerie parfaitement disposée et constamment chauffée à une température moyenne de 20° permettant aux dames d’y venir poser dans les robes de bal les plus légères ». (8) Un atelier que le photographe quitte pour réaliser de belles vues de Chambéry et des environs, format carte de visite, qu’il vend à ses clients et aux touristes. En février 1867, Achille Tamy commence à pratiquer la photographie inaltérable au charbon dont il a acquis le brevet. (9) Dans la presse savoyarde, la dernière publicité pour la Photographie Tamy est insérée le 10 novembre 1867. On ignore à quelle date il a fermé son atelier chambérien. A-t-il fait un passage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) avant de s’embarquer pour l’Argentine ? (10)

Le 17 février 1868, la préfecture de la Gironde délivre un passeport à Achille Félix Tamy, photographe, en partance pour Buenos-Aires (Argentine). (11)  Par contre, aucun passeport n’aurait été délivré à son épouse. Tamy a-t-il ouvert un atelier de pose à Buenos-Aires ? C’est possible ? Il aurait alors rejoint la grande cohorte des professionnels français qui ont opéré en Amérique du sud au XIXe siècle.

Sources :

(1) Adrien Tournachon (1825-1902) est le frère cadet de Félix Tournachon dit Nadar. Profitant de la célébrité de son aîné, Adrien signait ses portraits Nadar jeune. Félix, jugeant que le seul Nadar de la famille c’était lui, fit un procès à son frère pour concurrence déloyale et obtint gain de cause en 1857.

(2) RetroNews – « Le Courrier de Saône-et-Loire » du 17 avril 1858.

(3) Archives municipales de Besançon – 1K43 -Tableaux de rectification des listes électorales pour les années 1858-1859-1860-1861. Consultable en ligne.

(4) « Le Publicateur de Dole et du Jura » du 24 mars 1861. La collection incomplète de cet hebdomadaire est en ligne sur le site des Archives départementales du Jura.

(5)  Gallica « L’Union franc-comtoise » du 18 novembre 1860. La dernière annonce de la photographie Lamy est insérée le 27 avril 1861.

(6) « Le Publicateur de Dole et du Jura » du 19 mai 1861. Voir supra.

(7) « Le Courrier des Alpes « du 10 novembre 1864. Consultable sur Lectura Plus – Portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne – Rhône –Alpes.

(8) « Le Journal de la Savoie » du 8 décembre 1865. Idem.

(9) « Le Courrier des Alpes » du 7 février 1867. Idem. On pense qu’il s’agit du procédé Poitevin.

(10) Une photo stéréoscopique de Montluçon porte au dos le cachet de A. Tamy, photographe à Clermont.

(11)  Archives départementales de la Gironde - Passeports pour l’étranger. 4M763/65.

Notice mise à jour le 11 août 2023.