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Albert VASTEL
(1858-1929)
Photographe
3 photographies
Albert Léon Vastel est né le 28 novembre 1858 à Paris. Il est limonadier et vit chez ses parents, rentiers, quand il épouse le 12 décembre 1889 à Paris (3e) Louise Alexandrine Dolly âgée de 19 ans. (1) C’est après son mariage que le limonadier devient photographe, métier qu’il exercera à Paris à huit ou neuf endroits différents. (2) Parmi les photographies conservées de lui, on trouve principalement celles faîtes 10, rue du Faubourg-Montmartre (9e) à l’enseigne "Photographie de l’Eclair" et celles, plus tardives, où Vastel est domicilié 30, rue des Cendriers dans le 20e. Le photographe a aussi opéré 40, quai de la Rapée et 31, rue Reuilly (12e) mais aussi 6,rue Deguerry (11e). Vastel ne travaillait pas en atelier. Il sortait avec son appareil et faisait poser ses clients dans la rue. L’essentiel de sa production -au demeurant médiocre- est constitué de photographies scolaires inspirées de celles signées Dumesnil-Marguin à Vincennes.
UN PROCES EN ASSISES :
Sous le titre "Photographie amateur" le journal "Le Rappel" du 2 mars 1904 publie l’article suivant : "Sur mandat de M. de Valles, juge d’instruction, la Sûreté a arrêté un certain Albert Vastel, 48 ans, photographe domicilié 10, rue du Faubourg-Montmartre. Albert Vastel est inculpé d’excitation habituelle de mineures à la débauche et peut-être même d’attentat à la pudeur. En effet, sous le prétexte de faire de la photographie d’art, il attirait chez lui des jeunes filles mineures qu’il photographiait dans des positions bibliques. En outre, il paraît résulter de l’enquête ouverte par M. Blot, sous-chef de la Sûreté, qu’Albert Vastel attirait également chez lui des enfants âgé de moins de treize ans, fillettes et garçonnets. Le peu recommandable individu a été écroué au dépôt".(3) Pour mémoire la loi du 13 mai 1863 avait fixé la majorité sexuelle à treize ans. Les accusations très graves portées contre Albert Vastel lui ont valu de passer en cour d’assises le 12 septembre 1904. Malheureusement, les Archives de Paris ne conservent aucun des dossiers d’instruction de la cour d’assises de 1904. On ne sait si le photographe a été jugé coupable, ni à quelle peine il aurait été condamné. Ce qui est avéré, c’est qu’Albert Vastel a poursuivi sa carrière après 1904. Domicilié 30, rue des Cendriers, il a continué à faire des "photographies scolaires" dans la rue. Septuagénaire, il est décédé le 18 mars 1929. A cette date, il était toujours photographe rue des Cendriers.
Sources :
(1) Il ne semble pas qu’ils aient eu des enfants. Le couple divorcera le 13 décembre 1902. Le jugement est prononcé aux torts de l’épouse.
(2) Dans son "Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle", François Boisjoly recense un A. Vastel photographe 16 rue de Lancry (10e) : un Albert Vastel qui a exercé 59 rue au Maire (3e) ; 11, rue de la Gaité (14e) et 31 rue de Reuilly (12e). Plus un L. Vastel (le deuxième prénom du photographe était Léon) qui aurait opéré 35, rue des Boulets (11e) vers 1894.
(3) Gallica - "Le Rappel" du 2 mars 1904.