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Victor BALDIWIA
(1826-1884)
Photographe d'atelier.
24 photographies
Originaire de l'Aisne, la famille Potier (ou Pottier) était attachée à la famille d'Orléans. Le grand-père de Victor, Jacques Potier, ingénieur, était inspecteur général des travaux du duc d'Orléans dans ses différents domaines. A partir de 1760, pour se distinguer des autres Potier, il se fit appeler Potier de Baldivia (nom d'un port du Chili) mais aussi Potier de Baldiwiaki. Son petit-fils signera ses photos V.P. de Baldiwia. Fils d'une lingère, celui-ci est né Victor Colson le 5 mai 1826 à Nantes (Loire-Atlantique). Enfant naturel, il est légitimé lorsque son père Ferdinand Potier de Baldivia, âgé de 64 ans épouse sa mère qui en avait 29. En décembre 1850, deux ans après le décès de son père, Victor est soldat au 12e régiment d'infanterie en garnison à Oran. En juin 1854, il est agent d'assurances à Tours et écope d'une amende après avoir critiqué « dans les termes les plus inconvenants » le juge de paix de Tours centre devant lequel était convoqué l'un de ses amis. Trois ans plus tard, c'est lui qui comparaît pour escroquerie devant le tribunal de police correctionnelle. Se présentant comme le vicomte Potier de Baldivia, issu d'une noble famille espagnole, il envoyait dans toutes les communes du département des jeunes gens dire qu'il n'y avait plus qu'une seule compagnie d'assurances, présidée par l'Empereur, dont il était l'agent en Indre-et-Loire. Ses complices faisaient signer de nouveaux contrats aux naïfs qui avaient gobé cette fable. En juin 1857, il fut condamné à deux ans de prison.
Ayant accompli sa peine, il abandonne les assurances et devient lithographe puis photographe. Domicilié 20, rue du Commerce (1861) puis 16, place du Marché (1864), Baldiwia est d'abord photographe ambulant. En décembre 1861, il est de passage à Châtellerault (Vienne). Dans l'annonce qu'il fait insérer dans le "Mémorial du Poitou", il propose ses "Portraits coloriés d'un parfaite exécution..." et donne des leçons de photographie aux amateurs. C'est sans doute de l'époque où il était ambulant que date une photo carte de visite, signée V. P de Baldiwia sous l'enseigne « Aux Armes de France » qui ne mentionne aucune adresse.
Afin de se sédentariser à Tours, Baldiwia commande en juillet 1864 à des fabricants de chalets la construction d'un atelier de photographie 15, rue du Cimier. Quinze mois plus tard, l'atelier n'était pas terminé et prenait l'eau. En 1867, il décrit ainsi son installation : » Villa Photographique. V P de Baldiwia Tours rue du Cimier 15 (donnant rue de la Dolve, avenue de Grammont). Kiosque américain vitré servant de salon de pose, de 12 mètres de longueur sur 4 mètres de largeur, Jardin d'agrément en façade, Champ de pose pour groupes, cavaliers et équipages. Cet établissement est le seul de ce genre dans notre ville «
D'après l'annuaire, VP de Baldiwia opère 15, rue du Cimier jusqu'en 1875 puis au 16 de la même rue de 1876 jusqu'à sa mort en 1884. En fait, le 16, rue du Cimier était l'adresse de la maison qu'il avait fait construire sur un terrain acquis en septembre 1869. Son atelier de photographie était resté au numéro 15, devenu le 11, suite à une nouvelle numérotation des maisons. Commerçant avisé, il employait des représentants qui arpentaient les campagnes tourangelles et faisaient sur place le portrait de ceux qui n'auraient pas osé franchir la porte de son atelier. Digne fils de son père, Victor Potier de Baldivia, s'était remarié en 1874, à l'âge de 48 ans avec Marie Joséphine Gervais, qui n'avait pas atteint ses 20 ans et travaillait dans son atelier. Leur union durera dix ans. Victor Potier de Baldivia décède à Tours le 25 mai 1884. Sa veuve cède l'atelier de la rue du Cimier à Louis Janvier et quitte Tours. Le 1er avril 1886, elle ouvre un atelier de photographie à Châteaudun (Eure-et-Loir) sous l'enseigne « Photographie dunoise » puis « Photographie de Baldiwia » à partir de 1892. Elle revient à Tours en 1905.
Sources :
Escanecrabe Chistiane et Millet Jean-François
Les photographes chatellerauldais 1860-1945.
(Revue d'histoire du pays chatellerauldais n°21- juin 2011)
Caffot Didier
Les photographes dunois. 170 ans de photographie à Châteaudun (Bulletin n° 302 de la Société dunoise - mars 2012)
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