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Edouard THOMASSIN
(1818-1887)
Photographe d'atelier
Edouard Thomassin est né le 28 mars 1818 à Paris où ses parents, venus de Lorraine, s’étaient installés depuis peu. Son père Louis Colomban Thomassin, négociant et gradué en droit, avait épousé le 4 janvier 1815 à Maixe (Meurthe et-Moselle) Barbe Thiery de Remban, fille d’un propriétaire de la commune. Leur fils aîné, Edouard Gabriel, sans doute mort en bas âge, est né le 26 avril 1816 à Nancy ville natale de son père.
On ignore quel métier Edouard Thomassin a exercé avant de devenir photographe professionnel à l’âge de 42 ans. (1) Dans la capitale, il a opéré successivement à cinq adresses différentes :
- Boulevard Montmartre : Par acte sous seing privé en date du 8 mai 1860, Edouard Thomassin, photographe, domicilié cour du Pressoir 2, s’associe à Louis Joseph Gemmi Prévot, rentier, pour l’exploitation d’un établissement de photographie, sis à Paris boulevard Montmartre 5, sous la raison sociale Thomassin & Cie. Ladite société, qui devait durer neuf années, est dissoute dès le 1er juillet 1861. Prévot en est le liquidateur. (2) Il remplace Thomassin dans l’atelier du boulevard Montmartre où il sera actif jusqu’en 1870 sous le nom de G. Prévot. (3)
- Rue de la Ferme des Mathurins : Le 1er août 1861, un mois après avoir quitté le boulevard Montmartre, Thomassin opère 47, rue de la Ferme des Mathurins. Pour financer ce projet, il s’est associé à Frédéric Pellereau, artiste peintre, et à Eugène Singer, employé. Les trois hommes ont créé une société en nom collectif au capital de 25 000 francs, Pellereau et Singer en apportaient la moitié chacun ; l’apport de Thomassin étant constitué par sa clientèle. (4) Le 20 février 1863, la société est dissoute avec Thomassin pour liquidateur. (5) Désormais, il signe ses portraits Thomassin et non plus Thomassin & Cie.
- Boulevard des Capucines : Vers 1865-1866, Thomassin est actif 39, boulevard des Capucines. (6) C’est Victor Deroche qui lui succèdera à cette adresse.
- Rue des Martyrs : François Boisjoly sur son site www.photo-carte.com reproduit le portrait d’un franc maçon signé Thomassin, 17, rue des Martyrs dans le 9e arrondissement. Or, quand son épouse est décédée le 20 septembre 1875, (7) Edouard Thomassin était photographe, domicilié rue de Douai, donc pas très loin de la rue des Martyrs.
- Rue Rochechouart : Dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle », Jean-Marie Voignier indique qu’Edouard Thomassin a opéré 49, boulevard Rochechouart, sans mentionner de date.
Après avoir mis fin à sa carrière de photographe, Edouard Thomassin sera graveur, ce qui laisse supposer qu’il avait acquis dans sa jeunesse une bonne formation artistique. Agé de 69 ans, il est décédé le 27 août 1887 à Paris (15e).
Notes et sources :
(1) Il est possible qu’Edouard Thomassin, comme tant d’autres, ait été artiste peintre avant de devenir photographe. En juillet 1853, « Le Charentais » informe ses lecteurs que M. Thomassin est de passage à Angoulême. « Cet artiste, avantageusement connu dans cette ville, garantit toujours la plus parfaite ressemblance à des prix des plus modérés et à domicile. Il peint les personnes décédées et aussi d’après daguerréotype. » Thomassin « artiste peintre de l’école de Versailles » est de retour à Angoulême à l’automne 1854 pour y faire des portraits. Il annonce dans « Le Charentais » qu’il vend « un daguerréotype faisant le quart et le sixième de plaque. » (« Le Charentais » du 31 juillet 1853 et du 24 septembre 1854 est consultable en ligne sur le site des Archives départementales de la Charente.)
(2) « La Gazette des tribunaux » du 12 juillet 1861. Consultable en ligne sur le site de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP). enap-mediatheque.paprika.net
(3) Marc Durand « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 ». Archives nationales (2015).
(4) « La Gazette des tribunaux » du 12 juillet 1861. Voir supra.
(5) « La Gazette des tribunaux » du 5 mars 1863. Voir supa.
(6) Jean-Marie Voignier « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » (1993)
(7) Edouard Thomassin avait épousé Marie Louise Monmessein, dont le père était dégraisseur d’habits à Lyon où elle est née le 21 février 1814. L’acte de mariage n’a pas été retrouvé. On ignore si le couple a eu des enfants.