Marius URBAIN

(1884-1918)
Photographe d'atelier
2 photographies

Joeuf Moselle Neufchâteau Vosges

Sébastien Marius Urbain est né le 26 janvier 1884 à Marcigny (Saône-et-Loire) où son père était confiseur. (1) Quand il passe devant le conseil de révision de la Seine en 1904, Marius Urbain, inscrit maritime au quartier du Havre, est matelot à Toulon (Var). Il commence son service militaire, en tant que matelot de 3e classe, au 1er dépôt des équipages de la flotte. Malade, il est réformé et se retire à Paris 17, rue des Plantes. C’est là qu’il est domicilié quand, officier de la marine marchande, il épouse le 2 mai 1907 à la mairie du 14e arrondissement Marguerite Germaine Tinot, native du Havre, qui est la fille d’un officier de la marine marchande. Leur fils aîné, Maurice, naît le 9 décembre 1908 à Antibes (Alpes-Maritimes). Sur son acte de naissance, l’un des témoins est Louis Décor dit Lude, photographe à Antibes. C’est sans doute lui qui aiguille Marius Urbain vers le métier de photographe qu’il va exercer loin de la Côte d’Azur.

JOEUF : Le 14 décembre 1909, Marius Urbain envoie à sa sœur Josette une carte postale avec au verso la vitrine de la bijouterie-photographie Charroy à Joeuf (Moselle) où il est employé. « Ma chère Josette, Je vais te faire plaisir en t’envoyant la maison où je travaille dans ce beau pays ??? Il fait très froid depuis 1 mois et il y a tellement de boue dans la rue (car il n’y en a réellement qu’une) que l’on en a par-dessus les sabots… »  (2)  Le mauvais temps ne découragera pas Marius Urbain de s’installer à Joeuf. Le 26 octobre 1911, il rachète le fonds de commerce de son ancien patron alors qu’ un an plus tôt, il avait commencé à travailler à son compte à Neufchâteau dans les Vosges. (3)

NEUFCHATEAU :  Lors du recensement de 1911, clos le 31 mars, Marius Urbain est photographe patron rue de l’Hôpital à Neufchâteau qui compte alors 4 000 habitants dont le fils cadet du photographe qui venait d’y naître. Bien que Joeuf et Neufchâteau soient distantes de 120 kilomètres, le photographe n’aurait pas quitté Neufchâteau où sa présence est attestée en avril 1913. (4) Cependant, les deux portraits ci-dessous ne portent pas la même signature :  J. Urbain à Neufchâteau  et M. Urban à Joeuf.  Josette Urbain, la sœur du photographe, l’avait-elle rejoint dans les Vosges ?

La brève carrière de Marius Urbain s’interrompt avec la Première Guerre mondiale. Jugé apte au service armé, il rejoint le 170e régiment d’infanterie le 23 février 1915. Le 21 mai 1916, il prend le commandement de sa compagnie après que son lieutenant a été tué lors d’un assaut. Le lieutenant Marius Urbain est mort pour la France le 29 avril 1918 à l’hôpital temporaire Chaptal à Paris. (5)

Cette notice a été rédigée en collaboration avec Salvatore Sutera-Sardo, historien des photographes lorrains.

Notes et sources :

(1)  Après avoir quitté la Bourgogne, ses parents s’installeront à Paris. Ils divorceront en octobre 1893 avant que Marius ait atteint ses dix ans.

(2)  Carte postale de la collection de Salvatore Sutera-Sardo.

(3)  Annonce légale publiée dans « L’Est républicain » du 30 octobre 1911.

(4)  En avril 1913, Marius Urbain était parti à Tranqueville (Vosges), photographier une noce. Au retour, il eut l’envie de manipuler le revolver qu’il avait acheté deux jours plus tôt.  Une balle restée dans le barillet le frappa entre l’abdomen et les côtes.

(5) Sur son acte de décès, il est indiqué que Marius Urbain était bijoutier domicilié avenue Philippe-Auguste à Paris. En mai 1907, c’est sa mère qui était bijoutière à cette adresse. L’avait-il rejointe après avoir quitté les Vosges ?