Adéodat DECAGNY

(1831-1905)
Photographe d'atelier
1 photographie

Amiens Somme Bois-Colombes Hauts-de-Seine Paris Seine

Adéodat Florent Natalis Decagny est né le 21 décembre 1831 à Amiens (Somme) où son père était employé au bureau des assurances. Le 17 avril 1856, Adéodat, marchand linger à Amiens épouse Félicie Patoux, modiste, fille d’un imprimeur d’étoffes. Le couple quitte Amiens et vient vivre à Paris où Adéodat Decagny sera employé à la préfecture de la Seine puis photographe.

PARIS : On ne sait rien sur les premiers pas du Picard dans la carrière de photographe. En 1863, il participe à l’exposition de la Société française de photographie, cela révèle qu’il était à cette date un technicien confirmé. Quatre ans plus tard, il obtient une mention honorable à l’exposition universelle de 1867. (1) Dans la capitale, Decagny opère 30, rue de la Mare (20e). Sa fille Léa Rosalie, morte en bas âge, est née là le 2 décembre 1868.

AMIENS : A une date qui reste à préciser, Decagny revient dans sa ville natale et s’installe 91, boulevard du Mail. Il se fait remarquer par ses portraits sur émail qu’il expose à Amiens en août 1876 (2) puis à l’exposition universelle qui se tient à Paris en 1878.

BOIS-COLOMBES : En 1881, Adéodat Decagny est photographe rue d’Asnières à Bois-Colombes. (Hauts-de-Seine). (3)  Est recensé à la même adresse le photographe Edouard Clément, âgé de 33 ans.  Un associé de Decagny ?

PARIS : En juin 1882, Decagny s’installe au 10, boulevard Montmartre (9e) dans l’atelier qu’Alexandre Ken avait fondé en 1858. Il avait été repris en 1865 par Bondonneau et son associé Cacault. (4)  En 1882, la Maison Ken n’avait plus le lustre que lui avait donné Ken. Et monter quatre étages pour se faire tirer le portrait pouvait en décourager plus d’un. Decagny n’y travaillera qu’un an. Il est déclaré en faillite le 23 juin 1883. (5) Six mois plus tard, il signe un concordat avec ses créanciers. Eugène Maunoury lui succédera boulevard Montmartre. Cette faillite marque, semble-t-il, la fin de la carrière du photographe.

LE TONKIN : Quand, treize ans plus tard, Decagny part au Tonkin ce n’est pas pour faire des portraits mais pour occuper un modeste emploi de commis auxiliaire de comptabilité. Entré dans l’administration le 1er janvier 1896, il se voit infliger un an plus tard "un blâme sévère avec inscription au dossier". (6) Malade, il revient en France. Commis de 3e classe des services civils de l’Indochine, il est admis, à sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er juillet 1904. Le montant de sa pension est fixé à 800 F. (7) Il n’en profitera que sept mois. Agé de 73 ans, Adéodat Decagny est mort à l’hospice général de Tours le 27 janvier 1905.

Note et sources :

(1)  François Boisjoly « Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle » (2009)

(2)  « Le Progrès de la Somme » du 27 août 1876. Consultable en ligne sur RetroNews.

(3) En 1881, Bois-Colombes n'est encore qu'une section de  Colombes. Elle sera  érigée en commune en 1896. 

 (4)  Gallica – « Archives commerciales de la France » des 18 et 22 juin 1882

(5)  Archives de Paris D.11U3 1099, dossier n°13831. (Marc Durand « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 – Archives nationales – 2015).

(6)  Gallica – « Bulletin officiel de l’Indochine française » 1er janvier 1897. p. 1421.

(7)  Gallica – « Bulletin officiel de l’Indochine française » 1er janvier 1904. p. 745