Achille DEFOSSE

(1829-1882)
Photographe d'atelier
2 photographies

Paris

Achille Joseph Défossé est né le 21 juin 1829 à Amiens (Somme) où son père Paul Brutus Défossé était tailleur d’habits. Par la suite, la famille s’installera à Paris.

LE SCULPTEUR : Achille Défossé, sculpteur, est domicilié chez ses parents 51, rue Saint-Antoine quand il épouse le 27 mai 1854 Florence Constance Robart (1830-1880) qui n’a pas de métier. Sept ans plus tard, Achille toujours domicilié chez ses parents mais au 13, rue de Rivoli, reprend une fabrique de sculpture mécanique en bronze sise 11, rue de Harlay dans le quartier du Marais. Par acte sous seing privé, il devient locataire jusqu’au 1er janvier 1866 de l’atelier, "du mobilier industriel et des machines pour la sculpture mécanique, réduction et augmentation et contrepartie de tous objets d’arts sculptés". (1) Neuf mois après avoir pris la direction de cet atelier, il s’associe en décembre 1861 au sculpteur Viltoz. (2) La société qu’ils avaient créée n’aura qu’une brève existence, elle est dissoute dès le 18 juin 1862.  (3) On ne sait si  Achille Défossé a continué  seul à fabriquer des statuettes en bronze avant de devenir photographe avec l’aide de son père.

LE PHOTOGRAPHE :  

En 1864, Paul Brutus Défossé acquiert l’atelier du 19, boulevard Saint-Denis où Victor Coquet avait opéré à l’enseigne « Maison du Nègre ». De toute évidence, c’est Achille qui va s’installer là. Pourtant, c’est son père qui crée le 14 juin 1864 la société en nom collectif pour l’exploitation de l’établissement. (4)  Son associé, Alfred Lair (5) est lui un photographe de métier. Mais entre Achille et Alfred, la sauce ne prend pas. La société Défossé & Lair est dissoute le 31 décembre 1864, six mois après sa création. (6) Peu importe, Paul Brutus Défossé a déjà trouvé deux nouveaux associés, pas plus photographe que lui, qui investissent dans l’affaire. La société Défossé et Compagnie est créée le 2 janvier 1865. (7) Quelques jours plus tard Paul Brutus donne procuration à son fils pour gérer et administrer la photographie du 19, boulevard Saint-Denis. (8) Au printemps 1866, le photographe se fait un peu de publicité dans "Le Journal des débats" : "l’habile photographe M. Défossé opère toujours lui-même et ne reçoit commande qu’après que la personne qui a bien voulu poser dans ses ateliers est satisfaite de l’épreuve qui lui est soumise. Le public est certain de n’éprouver aucune déception et d’avoir toujours un portrait irréprochable sous le double rapport de la ressemblance et de l’art..." (9) Défossé va opérer une dizaine d’années au 19, boulevard Saint-Denis jusqu’à ce qu’il fasse faillite en mai 1874. (10)  A la suite de quoi son épouse obtient, le 21 avril 1875, la séparation de biens d’avec son mari. (11) Le fonds de commerce est mise en vente par adjudication le 21 juin 1875. Le géomètre Jules Toupillier l’acquiert au prix de 520 francs "pour le compte de Florence Constance Robart, photographe, femme séparée de biens d’Achille Joseph Défossé, photographe, demeurant 19, boulevard Saint-Denis." (12) Florence Robart n’a pas pu travailler longtemps dans son atelier. Agée de 50 ans, elle est décédée à l’hôpital Saint-Antoine le 15 juin 1880. Sans profession, elle était domiciliée 32, rue des Archives. Achille Défossé, de son côté, avait repris son métier de statuaire et logeait rue de Ménilmontant dans le 20e arrondissement. Il ne vivra pas beaucoup plus vieux que celle dont il était séparé. Il est mort le 20 septembre 1882 à son domicile 84, rue Oberkampf. Sur son acte de décès il est qualifié de photographe.

Sources :

(1)  « La Gazette des tribunaux » du 17 mars 1861. Consultable sur enap-mediatheque.paprika.net

(2)  « La Gazette des tribunaux » » du 24 janvier 1862. Voir supra.

(3)   Gallica - « La Fabrique de Paris – Moniteur du commissionnaire et de l’exportateur » du 12 juillet 1862.

(4)  Gallica - « La Gazette nationale ou le Moniteur universel » du 22 juin 1864.

(5)  Alfred Lair (1839-1879).  Photographe à Paris, il poursuivra sa carrière à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire) où il se mariera le 17 février 1873.  Il est décédé à l’asile d’aliénés de Sainte-Gemmes-sur-Loire le 2 mars 1879.

(6)  Gallica - « La Gazette nationale ou le Moniteur universel » du 7 janvier 1865.

(7)  Gallica – « La Gazette nationale ou le Moniteur universel » 0 du 15 janvier 1865.

(8)  Durand Marc « De l’Image fixe à l’image animée » 1820-1910 » Archives nationales (2015)

(9)  Gallica - « Le Journal des débats » du 3 mai 1866.

(10)              Archives de Paris D.11U3 767 , dossier n°18856.

(11)              Durand Marc. Voir supra.

(12)              Durand Marc. Voir supra.