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Agathe LORANS
(1836-1886)
Photographe d'atelier
Agathe Augustine Faustine Palais est née le 4 février 1836 à Lardy (Essonne) où son père est filateur de coton à la manufacture. Quelques jours après avoir fêté ses 18 ans, elle épouse à Paris le 7 février 1854 Eugène Magloire Lorans (1825-1875). L’un et l’autre seront photographes dans la capitale et en province.
PARIS : Le premier atelier des Lorans est situé 56, chaussée Ménilmontant puis, tout en restant dans le même quartier, ils déménagent 29, rue Oberkampf. Au dos des portraits faits dans ces deux ateliers, on trouve toujours la mention « Lorans de passage en cette ville ». Donc Eugène Lorans quittait la capitale avec tout son matériel et partait faire des tournées en province pendant qu’Agathe travaillait dans leur atelier parisien. Une fois, au moins, elle l’a rejoint quand il a fait un long séjour à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
CHALON-SUR-SAONE : Eugène Lorans arrive dans cette ville en mars 1862 et prévient les Chalonnais qu’il ne restera que quinze jours. En juillet, il est toujours là. Son atelier de la place du Palais-de-Justice étant insuffisant, il fait construire une succursale sur le champ de foire. Les Chalonnais peuvent alors se faire portraiturer par Mme Lorans place du Palais-de-Justice ou par son mari sur le champ de foire. (1) Cet atelier provisoire sera vite abandonné. En octobre 1862, Eugène Lorans opère à nouveau place du Palais-de-Justice. A une date qui reste à préciser, Les Lorans interrompent leur carrière de photographe. Le 13 janvier 1869, Agathe Lorans donne naissance à un fils prénommé Baptiste à leur domicile 125, rue Saint-Honoré à Paris. Eugène est alors marchand de vins et son épouse, sans profession. Cela ne durera pas.
NEVERS : Un deuxième garçon naît à Nevers (Nièvre) le 23 juin 1871 où Eugène Lorans est photographe. Un an plus tard, le couple prend possession du vaste atelier qu’il a fait construire 21, rue de l’Embarcadère. (2) Les Lorans y travaillent ensemble jusqu’au décès d’Eugène le 12 mai 1875. Veuve à l’âge de 39 ans et mère de famille, Agathe Lorans fait face. Dans « La République » datée du 15 juin 1875, elle fait insérer l’annonce suivante : « Madame Veuve Lorans, photographe, rue de l’Embarcadère 25, a l’honneur de prévenir sa nombreuse clientèle que, malgré la perte douloureuse qu’elle vient d’avoir le malheur de faire, cela ne change en rien son établissement, elle continue ainsi qu’elle l’a fait depuis cinq années de résidence en cette ville, à opérer elle-même… Le salon est ouvert depuis neuf heures du matin jusqu’à six heures du soir… » (3) Le 16 avril 1879, elle quitte son atelier et se rend au couvent Saint-Gildard où est décédée sœur Marie-Bernard, autrement dit Bernadette Soubirous. Madame Lorans photographie la jeune femme sur son lit de mort. Elle vend ce portrait post mortem dans son atelier en insistant sur le fait que « toute reproduction est absolument interdite ». (4) La photographe a encore exercé quelques années à Nevers mais c’est à Orléans (Loiret) qu’elle est décédée le 8 novembre 1886 à l’âge de 50 ans. Propriétaire, elle était domiciliée 40, rue des Carmes dans un appartement qu’elle partageait avec sa belle-mère.
Sources :
(1) Gallica – « Le Courrier de Saône-et-Loire » du 2 juillet 1862.
(2) « Le Journal de la Nièvre » du 31 juillet 1872. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales de la Nièvre.
(3) « La République » du 15 juin 1875. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales de la Nièvre.
(4) « Le Journal de la Nièvre » du 25 avril 1879. Idem.