FELIX

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Daguerréotypeur itinérant puis sédentaire

Nantes Loire-Atlantique

 Officier polonais né à Varsovie, Félix Garbowski aurait émigré en France en 1832. (1) Il a été daguerréotypeur et photographe sous le nom de Félix.

NANTES – 1843-1844 :  Félix fait un premier passage à Nantes au printemps 1843. Dans son édition du 3 mai 1843, « Le National de l’Ouest » informe ses lecteurs que « M. Félix X.. qui nous a été recommandé par des personnes très honorables, fait des portraits au daguerréotype avec le plus grand succès. Nous en avons vu quelques uns qui ne laissent rien à désirer. " (2) Il est possible que l’artiste ait prolongé son séjour à Nantes jusqu’à l’automne. Le 25 septembre 1843, « Le National de l’Ouest » publie la mise au point que lui a adressée M. Félix « Plusieurs journaux de Nantes ont attiré l’attention du public sur les épreuves daguerriennes exposées chez Mme Pottin, passage Pommeraye. Comme il ne saurait entrer dans mes habitudes de vouloir m’attribuer les éloges à adresser à d’autres, je viens prier le public, et surtout les amateurs de daguerréotype, de ne pas  confondre mes groupes et portraits, exposés également chez Mme Pottin, et portant mon nom et mon adresse, avec des épreuves obtenues par d’autres opérateurs. Signé Félix - Avenue des Coulées à Nantes » (3) Le concurrent que Félix ne nommait pas était Karl, de Strasbourg dont « Le National de l’Ouest » avait dressé les louanges quelques jours plus tôt.  En décembre 1844, après six mois d’absence, Félix est de retour à Nantes Il opère dans son nouveau logement situé place Gigant. (4)

NANTES – 1846 :  En février 1846, M. Félix informe les Nantais que son atelier, sis rue Bonne-Louise, sera ouvert par n’importe quel temps en février et en mars. (5) 

LE MANS – 1846 : Après son départ de Nantes, il aurait séjourné trois mois au Mans (Sarthe).

ALENCON – 1846 : Le 16 août 1846, Félix a les honneurs de la première page du "Nouvelliste alençonnais"...les épreuves obtenues par M. Félix ne sauraient être confondues avec tous ces mauvais produits dont on a jusqu’à présent abusé le public et qui n’ont servi qu’à décrier cette merveilleuse et si belle invention…" (6) Chose étonnante, à Alençon, Félix recevait sa clientèle chez M. Fourié, juge de paix. On n’imagine que le daguerréotypeur a arpenté longtemps tout l’ouest de la France avant de revenir à Nantes.

NANTES :  A une date qui reste à préciser, Félix s’installe dans un atelier situé 20, rue du Chapeau-Rouge où il est recensé en 1851. (7). C’est là qu’il fera le portrait au daguerréotype de Louis Célestin Bouglé (1790-1862) qui fut commandant du 2e bataillon de la Garde nationale. (8)  Félix est recensé rue du Chapeau-Rouge en 1856, 1861 et 1866. Entre temps, on était passé du daguerréotype sur plaque à la photographie sur papier. Pourtant, on ne conserve aucune trace de son activité de photographe. Dans l’Almanach administratif et commercial de Nantes, le nom de Félix n’apparaît plus en 1870. En 1872, âgé de 60 ans, il est photographe (employé ?) domicilié rue Boileau. Apparemment, les dernières années de sa vie ont été difficiles. Le 23 mars 1878, décède à l’Hôtel-Dieu de Nantes un certain Jacques Garbewski, journalier, âgé de 67 ans, né à Varsovie. Le patronyme est mal orthographié, le prénom n’est pas le bon mais il ne peut s’agir que notre officier polonais. Vivant au jour le jour, il est mort seul et oublié dans la salle commune du grand hôpital de Nantes.

Sources :

(1)  Cette mention figure sur le recensement de Nantes en 1856. Consultable en ligne sur le site des Archives municipales.

(2)  « Le National de l’Ouest » du 3 mai 1843. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique.

(3)  « Le National de l’Ouest » du 25 septembre 1843. Voir supra.

(4)   « Le National de l’Ouest » du 26 décembre 1844. Voir supra.

(5)   « Le National de l’Ouest » du 7 février 1846 » « Le Courrier de Nantes » du 5 février 1846. Consultables en ligne sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique.

(6)    "Le Nouvelliste alençonnais" du 16 août 1846. Consultable en ligne sur Normannia - Le Patrimoine écrit de Normandie.

(7)   C’est aussi rue du Chapeau-Rouge -mais au n°22-  qu’avait travaillé « M. de Voyennes ».  Au printemps 1848, dans « Le Courrier de Nantes », il vante ses « Portraits de toutes dimensions noirs ou coloriés faits à l’ombre en quelques secondes ». « M. de Voyennes » est le premier pseudonyme de François Marie Louis Gabriel Gobinet de Villecholle.  Né en 1816 à Voyennes (Somme), il s’intéresse à la photographie à partir de 1845 environ.   Son installation à Nantes en 1848  -et ce n’est pas un hasard- se situe entre les journées révolutionnaires de février  qui poussent le  roi Louis-Philippe a abdiqué puis à s’exiler et l’insurrection parisienne de juin. Royaliste et légitimiste, le photographe choisit de s’exiler en Espagne après un passage à Toulouse. A Barcelone, il signera ses portraits Franck de Voyennes. De retour en France sous le Second Empire, li sera à Paris un portraitiste réputé sous le nom de Franck. (Sources : Wikipedia et « Le Courrier de Nantes » des 29 mars, 20 et 22 avril 1848. Consultables en ligne sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique).

(8)   Stéphane  Pajot – « Presse Océan » du 24 mars 2021.https://www.ouest-france.fr/culture/en-quete-d-histoires/en-quete-d-histoires-ce-daguerreotype-pourrait-etre-la-plus-ancienne-photo-d-un-nantais-61be4e54-6c7f-11eb-8b94-b1927ff2afe3